Quand l’IA s’invite au cœur des journées techniques

Le 06/05/2025 à 16:17

Parmi les sujets qui occupent les équipes de développement de Trumpf, l’intelligence artificielle occupe actuellement une place de choix. Ce qui explique que le constructeur ait consacré une conférence spécifique à ce sujet autour de Stephan Mayer, CEO de Trumpf Machine Tools, et de Hagen Zimer, directeur général de Trumpf Laser.

La première question concerne l’impact de l’IA dans le domaine de la machine-outil. Pour Stephan Mayer : « Cela fait déjà quelques années que nous avons entrepris de nous appuyer sur cette nouvelle technologie pour faire évoluer nos systèmes. Nous avons annoncé, lors de nos dernières journées Intech, les premières solutions que nous avons mises sur le marché afin d’assis­ter les utilisateurs dans la réalisation de leurs opérations, dans des domaines comme la surveillance de la qualité de coupe en dynamique, l’optimisation de la conception des pièces afin de minimiser les coûts de production ou encore, comme nous l’avons présenté à Euroblech, de faciliter le tri des pièces à l’aide d’un robot de déchargement sur les machines de découpe sans avoir à réaliser la programmation de la phase de déchargement. Dans ce type de solution, la seule chose que l’opérateur doit réaliser est la programmation du parcours de découpe des pièces, le reste est intégralement opéré par l’IA qui détermine les meilleurs emplacements de déchargement, la meilleure stratégie de préhension des pièces et optimise les déplacements », poursuit-il.

Pour sa part, Hagen Zimer considère : « Dans ce qui vient d’être dit, il faut bien comprendre que l’intelligence artificielle n’est rien d’autre qu’un outil qui permet d’interroger des capteurs et de combiner leurs réponses en temps réel afin d’analyser l’environnement et ainsi de permettre à nos utilisateurs de réussir les opérations qu’ils réalisent. Nous entrons, avec l’IA, dans une ère nouvelle : c’est une chance, car dans beaucoup de domaines – que ce soit sur les lasers, en optique sur les machines… –, il existe de nombreuses données que nous n’exploitons pas complètement. Ainsi, la prochaine étape consiste à faire évoluer des outils stupides en systèmes plus intelligents. Il y a deux objectifs à cette démarche : le premier concerne directement nos clients en leur permettant d’améliorer la qualité produite par leurs machines ; le second les concerne indirectement, car il s’agit pour nous d’exploiter les données de fonctionnement des machines afin de comprendre plus finement quels sont les facteurs influant sur la robustesse du processus et de les améliorer sur la base de ces connaissances afin de les rendre encore plus fiables. »

Rendre l’automatisation plus robuste

Stephan Mayer voit un autre aspect à ne pas négliger : « Aujourd’hui, dans l’industrie, il est un constat évident avec lequel tout le monde est d’accord : c’est que l’automatisation est le futur pour compenser le manque de personnes prêtes à effectuer, disons, des travaux très manuels comme le tri des pièces en sortie des machines de découpe. Or, les nombreux clients qui utilisent des systèmes de déchargement la nuit rencontrent des difficultés du fait du basculement des pièces sur les tables à peignes. Dans ce contexte, l’IA nous permet de rendre l’automatisation plus robuste. En effet, par le passé, pour réaliser cette tâche, nous utilisions un programme déterminé pour piloter le robot et ce dernier exécutait toujours le même cycle et ne tolérait aucune défaillance. Par exemple, si une pièce était mal placée, elle pouvait mettre en échec le préhenseur qui tentait de la prendre dans une mauvaise position. Bien sûr, il avait des parades comme détecter le défaut et répéter l’opération une fois, puis une autre si le défaut était encore présent, mais il y avait des limites. Dans le cas que nous proposons aujourd’hui, une caméra filme la position réelle des pièces, puis l’algorithme ajuste les mouvements du robot pour que la préhension de la pièce soit bonne dès la première fois, mais en cas d’échec, il fait une autre tentative avec une approche différente de préhension. Un autre aspect concerne la diversité des pièces produites, qui demande un gros travail de programmation qui peut être drastiquement réduit par l’usage de l’intelligence artificielle. »

Suite de l’article dans le numéro 297 de Tôlerie Magazine.

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